Sophie GALABRU
Affiliation : Académie de Versailles
Équipe : Archives Husserl
Champs de recherche : Phénoménologie, Philosophie contemporaine, question de la temporalité, question de la narration, questions éthiques et politiques, Levinas, Husserl, Heidegger, Bergson, Lavelle, Ricoeur
Présentation de la recherche
Ma thèse de doctorat “Le temps à l’œuvre. Sur la pensée d’Emmanuel Levinas” porte sur la question de la temporalité dans la pensée d’Emmanuel Levinas. L’objet de ma thèse fut de montrer l’importance du temps dans une philosophie connue pour son éthique et ses notions d’altérité et de responsabilité. Cherchant à renouveler l’approche de ce corpus, j’ai considéré qu’un certain nombre de notions temporelles se trouvaient régulièrement employées des premiers écrits (1934/1935) aux derniers de Levinas : l’instant, l’avenir, la nouveauté, la surprise, l’utopie, le retard, l’urgence, le passé immémorial. Cet emploi, loin d’être métaphorique, désigne l’intérêt majeur de cet auteur pour la temporalité plutôt que pour l’espace (contrairement à de nombreux philosophes de la French theory) et la formation d’une pensée philosophique comme éthique eu égard à ce référentiel temporel. Ce travail s’est accompagné d’études comparatives sur le rapport de la temporalité lévinassienne aux autres philosophies temporelles comme celle de Heidegger, Husserl, Bergson, Bloch, Rosenzweig ou encore Lavelle.
L’étude de la philosophie lévinassienne a suscité deux pistes de recherches postdoctorales. D’une part, le désir (conçu comme relation à l’avenir) s’accompagne d’une sévère critique de la notion de récit et même du roman. Ni l’altérité ni le sujet ne se prêteraient à la narration ou au récit. Le récit biographique et historiographique tout comme le roman se trouvent sérieusement récusés en plusieurs passages. Cette critique a ouvert la voie à mes recherches post doctorales qui se sont résolument engagées dans l’exploration de la philosophie de la narrativité, du récit et de la littérature. D’autre part, je poursuis l’exploration de la philosophie lévinassienne dans le domaine éthique et politique en réfléchissant aux notions telles que la violence, l’État, et la responsabilité.
Mots clé :
Choix de publications
- « La naissance du sujet chez Louis Lavelle et Emmanuel Levinas » in Philonsorbonne, n°12, mars 2018.
- « Paul Ricœur et Emmanuel Levinas : narration, mémoire et vulnérabilité. Peut-on raconter la vulnérabilité ? » in Revue Études Ricoeuriennes, Volume n°10, n°1, septembre 2019.
- « Les Recherches phénoménologiques de Renaud Barbaras » in Le Philosophoire, « Le langage », Paris, Vrin, novembre 2019.
- Le temps à l’œuvre. Sur la pensée d’Emmanuel Levinas, préface de Renaud Barbaras, Paris, Hermann, « philosophie », février 2020. (Thèse de doctorat)
- « From human to cosmological play: is the unreality of play an epoché? » in The Play of Being: New Perspectives on Eugen Fink’s Phenomenological Project (dir. I. Apostolescu), Brill, Studies in Existentialism, Hermeneutics and Phenomenology, 2020.
- « L’appartenance. Vers une cosmologie phénoménologique de Renaud Barbaras » in Actu-Philosophia, mai 2020.
- « Les usages éthiques du récit littéraire », in Le Philosophoire, 2021 (1), n°55, Paris, Vrin, avril 2021.
- « Narrative Identity and Menlancholia », in Revue B@belonline, N°7, Rome, Roma 3 press, novembre 2021.
- « La difficile sagesse du politique, considérations lévinassiennes », in Levinas – Sabedoria para o Amanhã, Revista Ética e Filosofia Política, vol 1.n°25, novembre 2022.
- « ‘A non-desirable desire’: the difficult Levinassian philosophy of desire », in Phenomenology of love (dir. I. Apostolescu & V. Cibotaru), Brill, 2023.