Marco CESARIO
Affiliation : Doctorant
Équipe : Archives Husserl – ED540
Champs de recherche : Phénoménologie
Présentation de la recherche
« Le corps et l’expérience phénoménologique de l’espace architectural »
L’œuvre et la pensée de Maurice Merleau-Ponty sont désormais entrées durablement dans l’horizon du savoir contemporain, inextricablement connexes à ce qu’il y a de plus vif et de plus stimulant dans les sciences humaines. Cette philosophie apporte à notre époque l’ouverture intellectuelle d’un exercice qui s’applique à la plupart des champs du savoir humain, une méthode de compréhension féconde, une investigation liminale entre science et philosophie, un style de pensée et de vie, une écriture inimitable et profonde qui conjugue d’une manière singulière rigueur analytique et élan littéraire. On peut donc repérer dans l’œuvre de Merleau-Ponty une série d’éléments autour desquels construire une pensée véritablement contemporaine. Depuis des millénaires, l’architecture cadre, re-cadre notre espace et définit notre être- au-monde en apprivoisant la spatialité sans limites qui nous entoure, en nous offrant une expérience qui est à la fois physique, esthétique et psychique. Cet espace créé par l’architecture relève en réalité d’une expérience primordiale, celle de la construction d’une demeure, d’un lieu entouré, privilégié, à partir duquel poser et enraciner notre existence, notre projet de vie. Par le biais de ce corps, l’être humain « habite » l’espace, la relation étant si intime qu’il n’y aurait pas d’espace s’il n’avait pas de corps. Le corps gît dans l’espace, se meut dans l’espace. Pourquoi alors considérer l’espace « vide » et le corps comme se mouvant dans le vide ? L’expérience révèle plutôt que ma situation primaire est celle d’un « enracinement » dans l’espace. Ma conscience est spatiale car ses rapports et ses liens avec l’extérieur se font par le biais d’une prise du corps sur les objets, d’un investissement corporel dans l’espace. Le corps est également le récepteur primordial de cet espace géométrique, externe, créé par l’architecture, dans lequel le corps est soudainement enveloppé ; l’architecture produit l’expérience humaine. La question est alors la suivante : comment le corps, à travers l’expérience de l’architecture, perçoit-il son environnement, comment l’interprète-t-il, et comment l’expérience architecturale, par le biais de notre corps, devient-elle accès privilégié à l’existence ? Pour répondre à cette double question, nous nous appuierons d’abord sur la phénoménologie de Merleau-Ponty, mais également sur celle de Husserl, Erwin Straus, Ludwig Binswanger, Emmanuel Levinas, Paul Ricœur et Marc Richir.
Mots clé : Motricité, kynesthèse, Merleau-Ponty, architecture, espace
Choix de publications
Articles scientifiques :
- Marco Cesario & Lena Hopsch, The Body in Digital Space, dans Cyborgian Images: The Moving Image between Apparatus and Body, Yearbook of Moving Image Studies (YOMIS), Büchner-Verlag, Berlin 2015
- Marco Cesario, Nature et Architecture: le sens phénoménologique de l’habiter dans Perception/Architecture/Urbain sous la direction de Chris Younès et Xavier Bonnaud, Infolio Editions, Collection Archigraphy Poche, Paris 2014
- Marco Cesario, Lena Hopsch, Rachel McCann, Traveling, Inhabiting, and Experiencing. A Phenomenology for Public Transit, dans ‘Environmental and Architectural Phenomenology’, Vol 25 n.1. ISSN 1083-9194, Winter 2014
- Marco Cesario « Le Dieu Pan et la métamorphose de l’urbain » dans Revue ‘Le Philotope’, June 6, 2012