Manon GILLE
Affiliation : ENS PSL, ED 540, laboratoire Pays germaniques
Équipe : Transferts culturels
Champs de recherche : philosophie de l’art et des techniques, histoire de l’art et des techniques
Présentation de la recherche
Cette thèse s’inscrit en philosophie des sciences et des techniques et porte sur la figuration des objets naturels et artificiels au début du XIXe siècle, en France et en Angleterre. Plus précisément, j’étudie la représentation de solides dans les traités de cristallographie et la représentation des volumes dans les manuels de dessin technique, au moment où la cristallographie et l’ingénierie se croisent via l’industrie des mines. Parmi les différents auteurs de traités de cristallographie (Romé de l’Isle, René-Just Haüy, Louis-Albert Necker), de minéralogie optique (David Brewster), d’ingénierie (Charles Blunt, William Farish), de géologie (Thomas Sopwith) étudiés, je constate un enjeu commun : fournir au lecteur une nouvelle manière d’observer les objets dépourvus d’organisation interne, soit, les objets dits « assemblés ». J’analyse comment, dans les années 1800, le dessin géométrique se substitue au regard du naturaliste pour observer les cristaux, avant de devenir, dans les années 1820-1830, le moyen de percevoir les nouveaux modes d’assemblage des objets techniques. Je souhaite, pour ce faire, comprendre ce qui conduit les dessinateurs, cristallographes, ingénieurs, géologues, à susciter, dans le dessin, la perception du volume, là où l’objet – naturel ou artificiel – cesse d’être reconnu.
Mots clé : 3e dimension, dessins techniques au XIXe siècle, projection isométrique