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Actualité de la recherche phénoménologique 2023-2024

Actualité de la recherche phénoménologique

Organisation

  • Julien Farges
  • Laurent Perreau
  • Dominique Pradelle

Dates du séminaire (2024)

  • 8 mars
  • 10 mai
  • 7 juin

Programme

Vendredi 8 décembre, de 17h à 19h, au 29 rue d’Ulm, Salle Langevin

Bruce BÉGOUT (Université Bordeaux Montaigne) – Autour de son ouvrage Notre douloureux présent. La phénoménologie face aux temps modernes (Dixmont, Mémoires des Annales de phénoménologie, 2023)

Il est commun de reprocher à la phénoménologie son désintérêt pour le monde concret. Elle ne serait qu’une version moderne de la philosophie des essences, se détournant des faits et des choses pour se consacrer exclusivement aux structures a priori de l’expérience, qu’elles soient subjectives ou existentiales. Pourtant, et telle est l’ambition de ce livre que de le démontrer, la phénoménologie a, dès son départ, pris en compte le monde historique et l’a interrogé en profondeur. Loin de rester sourde à ses problèmes, elle les a pris au sérieux et a tenté, par sa méthode, d’y répondre. Aussi les notions de crise, d’époque, de réification, de nihilisme, de sens de l’histoire, sont-elles au cœur de ses réflexions sur le monde contemporain. À côté de la théorie critique et du marxisme, elle a ainsi procédé à un véritable diagnostic époqual et a cherché également, par l’analyse critique, à transformer le monde, à mettre fin à « notre douloureux présent ». Ce sont ces dialogues de la phénoménologie avec l’époque actuelle que ce livre invite à découvrir.

Vendredi 8 mars, de 17h à 19h, au 29 rue d’Ulm, Salle Camille MARBO
Bernard BARSOTTIAutour de son ouvrage : A priori et temporalité. Sur les deux présupposés d’Être et temps (Paris, Puf, 2022)
En 1927, Être et temps éclate comme un coup de tonnerre. Heidegger y abat les deux fondements de toute la pensée occidentale : la subjectivité, avec son a priori (hérité de Kant) et son intentionnalité (venue de Husserl), et la temporalité, avec la double primauté de la succession et du présent. Tout au long du XXe siècle, sous le poids d’un ouvrage qui s’attribue la rigueur argumentative d’un « Traité », la phénoménologie n’est plus jamais parvenue à renouer avec sa vocation transcendantale, apparaissant sous des versions herméneutiques, existentielles, ontologiques, cosmologiques, naturalistes, inspirées des thématiques larges que leur offre le texte-source.
Il est grand temps, après un siècle de lecture, de recentrer l’attention sur le tissu logique d’Être et temps. Or deux déchirures y apparaissent, précisément en ces moments cruciaux où l’authenticité du Dasein est censée se substituer à l’a priori éthique, puis le temps ekstatique au temps successif. Mais c’est aussi leur critique sans concession qui nous permet de réamorcer la dimension transcendantale perdue de la phénoménologie, soit, concrètement, la possibilité d’une transcendance verticale, émergeant au sein de la temporalité horizontale à la lumière de la notion de rythme.