Accueil » La conscience artificielle

Michel Bitbol : La conscience artificielle. Une critique vécue. Éditions Mimésis. À paraître en septembre 2025
Une science cognitive sûre d’elle-même annonce des artéfacts conscients pour un futur proche. Mais, en définissant des fonctions de la conscience reproductibles dans les systèmes d’Intelligence Artificielle, ne néglige-t-elle pas son aspect indéfinissable qu’est l’expérience vécue ?
Pourrions-nous d’ailleurs être sûrs d’avoir cloné la conscience dans un robot, si la seule preuve directe en était de nous mettre « dans sa peau » pour vivre ce qu’il vit en première personne ? En pratique, notre argument est indirect et s’énonce à la deuxième personne : « moi, être humain, tends à “te” reconnaître comme conscient ».
Faute d’être une hypothèse pleinement testable, l’idée de conscience artificielle révèle notre oubli que la
conscience est origine de la connaissance (et de la re-connaissance) avant d’être propriété connaissable. Elle traduit le désir d’échapper à nous-mêmes en délégant notre être aux œuvres de la technoscience.