Articulations Philosophiques et Psychanalytiques 2024-2025
Organisation : Séminaire de recherche organisé et animé par Dorothée Legrand
Dates : les jeudis de 20 à 22h
Les 17 octobre ; 28 novembre ; 19 décembre ; 16 janvier ; 13 février ; 13 mars ; 10 avril ; 15 mai.
Lieu : Salle Celan (ENS, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris)
Présentation
ENTRE
exil et hospitalité
entre temps, entre autres, entre nous, entre impossibilité et nécessité, entre exil et hospitalité,
parfois une charnière, parfois un charnier…
ça tient à un « e », une disparition,
ou à un fil, une filiation, « une filiation au langage, tout simplement ».
C’est Edouard Glissant qui nous a mis sur la voie de cette filiation au langage, et nous continuerons à l’explorer avec Emmanuel Levinas, Jacques Derrida, Jacques Lacan, Frantz Fanon, entre autres. Un espace à partager entre autres, tel est ce que construisent l’exil et l’hospitalité. Cet espace est tissé de temps pluriels : donner hospitalité n’est pas seulement donner un lieu, mais donner au présent un passé et un futur habitables – retissant les temps fracturés par l’exil. Que telle puisse être l’œuvre du langage, « tout simplement », c’est ce que nous chercherons à déplier, encore.
Programme
17 octobre : Dorothée Legrand – Entrez.
28 novembre : Sabine Huynh <lien>
« Rien n’est juste une seule chose », a dit dans un entretien la poète américaine Diane Seuss (dont Sabine Huynh a traduit le travail). Cette citation pourrait résumer le parcours de Sabine Huynh. Devenue étrangère dès son plus jeune âge, elle l’est restée toute sa vie par choix, en s’imposant des exils, en refusant l’appartenance identitaire et en rejetant l’enfermement des définitions. Cette conscience aiguë de la multitude que le soi contient a mené Sabine Huynh sur les chemins de l’errance et de la réinvention constante d’elle-même, mais aussi sur la voie de l’écriture, de la poésie autobiographique, du plurilinguisme et de la traduction littéraire, des lieux d’ancrage dont elle nous présentera des exemples.
19 décembre
16 janvier : Line Ryberg Ingerslev <lien> Philosopher at the Center for Subjectivity Research (Denmark)
La motivation éthique du travail de mémoire. Dans ses conférences de Zürich de 1997, W.G. Sebald a souligné l’existence d’une lacune dans la littérature allemande concernant les bombardements des civils et des villes allemandes par les Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale. Selon Sebald, les écrivains allemands n’ont pas écrit sur ce dont ils avaient été témoins et c’est pourquoi toute une génération n’a pas disposé de mémoire partagée, collective de ces événements. Les souvenirs traumatiques n’ont pas été inscrits dans le langage, pour reprendre une expression très utile de Dorothée Legrand. Lorsqu’un groupe a vécu et participé à des événements traumatisants, il se peut que ceux-ci soient mal représentés ou pas du tout représentés dans la mémoire collective. Je souhaite examiner si, dans de tels cas, nous pouvons parler d’amnésie collective, et ce afin de centrer l’investigation sur certains des mécanismes en jeu dans la mémoire collective. En outre, je soutiendrai que ce que j’appelle le travail de mémoire implique un engagement actif en vue de la compréhension de soi, également au niveau collectif. Comprenant mieux la notion de travail de mémoire, nous pourrons comprendre pourquoi et comment il est motivé d’un point de vue éthique.
La séance se tiendra en anglais.
13 février…
13 mars…
10 avril…
15 mai : salon de lecture
Chacun.e est convié.e à partager un texte qu’il ou elle aura rencontré cette année au grès de ses lectures, au fil des séances de l’année, quelques mots, quelques lignes, quelques pages qui feront écho au travail mené ensemble au cours du séminaire.