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Alexandre LEDUC BERRYMAN

Alexandre LEDUC BERRYMAN

Affiliation : Université Laval

Équipe : Archives Husserl

Champs de recherche : Phénoménologie, Husserl, idéalisme allemand, réception française de Husserl

Présentation de la recherche

Depuis le début des années 2000 l’on a vu s’esquisser, au sein de la philosophie continentale d’expression française, une ligne de partage plus ou moins définie entre réalisme et antiréalisme[1]. Mes recherches s’inscrivent dans cette discussion et visent à y contribuer en proposant une relecture de l’idéalisme phénoménologique transcendantal fondé par E. Husserl. L’identification explicite de la phénoménologie à la tradition idéaliste, dans les Méditations cartésiennes, est intimement liée à la tentative d’accomplir une fois pour toutes l’intention qui travaillait les travaux de Husserl dès les Recherches logiques, à savoir la constitution d’une philosophie première, véritablement scientifique, permettant de remédier à la tendance sceptique, relativiste, voire mystique des philosophies contemporaines[2]. L’objectif général de mes recherches est le suivant : montrer que la genèse de l’idéalisme husserlien est liée à la thématisation de la question du statut du discours philosophique. C’est parce que la phénoménologie aspire au statut de philosophie première et scientifique qu’elle s’identifiera à la tradition responsable d’avoir réalisé le plus pleinement cette intention. Lisant l’idéalisme husserlien à l’aune des recherches récentes faisant de la question du statut du philosopher critique le foyer de l’idéalisme allemand, qui s’incarne d’abord dans les travaux de G. Lebrun (avec Hegel), puis dans ceux d’I. Thomas-Fogiel (avec Fichte) et d’A. Grandjean (avec Kant) [3], j’espère ouvrir la phénoménologie sur un nouvel horizon interprétatif qui congédie la façon dont la première réception française de Husserl a le plus souvent conçu son « tournant idéaliste », à savoir comme la rémanence dogmatique d’une volonté de réduire l’aséité de la réalité à l’efficace constitutive du sujet.

[1] Nous privilégions l’expression « antiréalisme », bien que personne, à notre connaissance, ne s’en revendique, pour la simple raison que les adversaires du réalisme ne s’attribuent pas davantage l’étiquette d’« idéalistes ».

[2] Les Recherches logiques dénoncent la tendance relativiste et sceptique du psychologisme ; la Krisis reprend les mêmes griefs à l’égard de la philosophie contemporaine, laquelle serait au surplus en proie de s’effondrer dans un mysticisme ou un irrationalisme. (Crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale, trad. G. Granel, Paris, Gallimard, 1976, § 1, p. 7).

[3] Gérard Lebrun, La patience du concept : essai sur le discours hégélien, Paris, Gallimard, 1972  ; Isabelle Thomas-Fogiel, Critique de la représentation: étude sur Fichte, Paris, J. Vrin, 2000 ; Antoine Grandjean, Critique et réflexion: essai sur le discours kantien, Paris, J. Vrin, 2009.

Mots clé : Phénoménologie, idéalisme, Husserl, Fichte, Merleau-Ponty

Choix de publications

  • « La réflexivité dans l’idéalisme de Fichte et de Husserl », Philosophie, no 53, vol. 2, p. 42-60.