La communauté « à venir » : colloque en hommage à Jean-Luc Nancy
par Lucia Angelino et Marc Crépon (Archives Husserl – Pays Germaniques UMR 8547 CNRS/ENS) avec le soutien de Marie Sklodowska-Curie Actions (Commission européenne) et du CIEPFC/PhilOfr
Jean-Luc Nancy (1940-2021) a, tout au long de son chemin de pensée, maintenu le cap d’une interrogation centrée autour de la question de la communauté. Philosophe pleinement engagé dans son temps, il en a tout à la fois vécu les bouleversements et pensé les nouvelles articulations à l’ère de la mondialisation.
Ce colloque reviendra sur l’œuvre et à la pensée de Jean-Luc Nancy, pour poursuivre le travail, au reste toujours en chantier, sur la communauté et le politique, qu’il a ouvert, et relancer aujourd’hui une nouvelle interrogation sur la communauté à venir, qui s’affirme, assurément comme la question philosophique majeure de notre temps.
Comme Nancy le donne à penser déjà dans La Communauté affrontée : aujourd’hui, la question de la communauté « nous est à nouveau adressée sous la forme la plus dure : le monde se déchire […]. Ce n’est pas une guerre entre civilisation, c’est la guerre civile d’une improbable communauté mondiale traduite dans l’appel à une communauté suressentielle contre le commun du commerce et de la communication. […] Prendre en compte cette difficulté, c’est ce qui doit rouvrir le chantier d’une question en vérité jamais disparue. Ce n’est pas seulement affaire de ‘géopolitique’, ni d’‘économie’, et ce n’est pas seulement affaire de ‘religion’ ni de ‘culture’. L’événement engage le tout de la forme de vie et de pensée qui se ‘mondialise’. Il engage et il ébranle le schème général de toutes nos métaphysiques, de toutes nos ontologies et théologies, de toutes nos éthiques, de toutes nos politiques ou esthétiques. L’événement est aujourd’hui immédiatement philosophique » (La communauté affrontée, quatrième de couverture).
PROGRAMME
JEUDI 23 JUIN
MATIN
09h15-9h45 : Frédéric Worms (directeur de l’ENS)
Mots d’accueil, introduction
09h45-10h35 : Jean-Christophe Bailly (écrivain, poète et dramaturge)
« Pour une communauté centrifuge »
10h35-11h25 : Lucia Angelino (Archives Husserl-Pays Germaniques UMR 8547 CNRS/ENS)
« Penser la communauté au prisme de la cruauté »
11h25-11h40: Pause-café
11h40-12h30: Marcia Sá Cavalcante Schuback (Södertörn University, Stockholm)
« L’exil du commun »
12h30-14h00 : Pause-déjeuner
APRÈS-MIDI
14h00-14h50 : Federico Ferrari (Académie des Beaux-Arts, Milan)
« La communauté, reprise »
14h50-15h40 : Yann Goupil (CIEPFC, République des Savoirs, Erraphis-Université Jean Jaurès Toulouse)
« Que l’existence soit son propre sens »
15h40-15h55 : Pause-café
15h55-16h45 : Jerôme Lèbre (Lycée Hélène Boucher, Paris)
« Une coexistence avec les non-humains ? De l’écologie chez Jean-Luc Nancy »
16h45-17h10 : Maria Bacilio (ENS-PSL École doctorale Lettres, Arts, Sciences humaines et sociales)
« Errances »
17h10-18h10 : L’expérience intérieure, penser dedans, projection du film-documentaire réalisé par Philippe Poirier en collaboration avec Jean-Luc Nancy
VENDREDI 24 JUIN
MATIN
09h30-10h20 : Jacob Rogozinski (Université de Strasbourg)
« L’impossible possibilité de la communauté »
10h20-11h10 : Alice Thibaud (ENS-PSL École doctorale Lettres, Arts, Sciences humaines et sociales)
« Repenser le foyer : une politique des singularités »
11h10-11h25 : Pause-café
11h25-12h15 : Danielle Cohen-Levinas (Université Paris-Sorbonne, Archives Husserl, CNRS/ENS)
« Le temps viendra. De la rive au rivage »
12h15-14h15 : Pause-déjeuner
APRÈS-MIDI
14h15-15h05 : Vincent Delecroix (École Pratique des Hautes Études)
« La communauté charitable »
15h05-15h55 : Naintara Maya Oberoi (ENS-PSL École doctorale Lettres, Arts, Sciences humaines et sociales)
« Communauté et fraternité dans l’œuvre de Jean-Luc Nancy »
15h55-16h10 : Pause-café
16h10-17h00 : Justine Brisson (Institut d’études politiques de Paris, Sciences Po)
« Communauté désœuvrée, communauté idiorrythmique. Dialogue entre Barthes et Nancy »
17h00-17h50 : Marc Crépon (Archives Husserl – Pays Germaniques CNRS/ENS)
« Résister à l’immonde »