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Personnes invitées

En novembre et décembre 2025, l’UMR « Pays germaniques » accueille Avery Goldman, professeur de philosophie à l’université DePaul (Chicago, États-Unis).

Le travaux de Goldman portent sur la philosophie kantienne et ses interlocuteurs (Leibniz, Mendelssohn, Rousseau, et Herder). Il est également spécialiste de la philosophie de Heidegger et d’Adorno.

Sa première monographie, Kant and the Subject of Critique (Indiana University Press, 2012), porte sur le rôle régulateur de l’idée psychologique. Dans cette optique, il analyse la Première et la Troisième Critique de Kant, ainsi que l’essai « Qu’est-ce que s’orienter dans la pensée ? » afin de mieux comprendre la réflexion transcendantale. Dans ce texte, Goldman se réfère également à la lecture heideggérienne de la philosophie kantienne.

Dans son projet actuel, qui aboutira à une deuxième monographie (dont le titre provisoire est In Defense of Reason: Regulative Principles in Kant’s Transcendental Philosophy), il analyse le corpus kantien afin de comprendre toutes les idées de la raison comme principes régulateurs.

L’invitation de Goldman figure parmi les activités prévues par le projet MSCA « HOPE – German Romanticism: a History of Political Ecology » (ID: 101149047, PI : Giulia Valpione, ENS/CNRS/Université DePaul). Dans ce cadre, il écrit actuellement avec Giulia Valpione un article sur le concept de progrès dans la philosophie kantienne et romantique.

Pendant son séjour à l’ENS, il donnera une conférence intitulée Kant and Mendelssohn on Politics and Metaphysics, dans le cadre du séminaire « Actualité de la recherche sur la philosophie allemande classique » organisé par Mildred Galland-Szymkowiak et Alexandru David. Ici un résumé de sa conférence:

« Cette présentation offre une lecture de la philosophie politique de Kant en lien avec celle de son ami et interlocuteur Moses Mendelssohn. Cet article constitue la base de la dernière section de mon projet de livre sur le rôle des principes régulateurs de la raison dans l’ensemble du système transcendantal de Kant.

La critique de la métaphysique proposée par Kant dans son texte Kritik der reinen Vernunft (1781) ne donne pas seulement lieu à sa logique transcendantale, mais elle lui permet aussi d’expandre, pendant les 15 ans suivants, son analyse à l’éthique, l’esthétique, la biologie et aussi à la politique. En particulière, le principe régulateur de la « finalité (Zweckmässigkeit) », qui dérive de l’idée inconcevable métaphysique de Dieu, promet le progrès politique.

La thèse proposée par cette présentation est que cette idée du progrès politique dérive de la conception kantienne de la raison, qui est formulée à partir du dialogue que Kant entretient avec Mendelssohn autour de la querelle du panthéisme (Pantheismusstreit) de 1786. Dans cette occasion, Kant rejette la réduction proposée par Mendelssohn de la raison au « sens commun (Gemeinsinn) », et propose de sa part une conception de la raison comme principe d’orientation (ou régulateur). Cette conception est, en effet, aussi la racine à partir de laquelle Kant justifiera, après, sa fois dans le progrès politique. Progrès politique, que Mendelssohn, dans son texte Jerusalem (1783), avait refusé. La position kantienne sera pleinement exposée plus tard, dans la Kritik der Urteilskraft (1790), dans la discussion de la téléologie comme expression du rôle régulateur de la raison. Et, au même temps, elle est au centre de ses textes politiques. »

Prof. Goldman tiendra également des permanences pour les étudiantes et étudiants qui souhaiteraient échanger avec lui sur la philosophie allemande moderne (et ses échos sur la philosophie européenne d’après-guerre) et aussi pour obtenir des informations sur les bourses de doctorat et de postdoctorat en philosophie aux États-Unis, ainsi que sur le programme d’échange DePaul/ENS.

Les permanences auront lieu le 5 et le 8 décembre entre 14 h et 15 h (BC 213, couloir jaune).